On continue … compte rendu de la conférence de Jacques Généreux

Compte rendu de la conférence de Jacques Généreux

Économiste français, il enseigne l’économie à Sciences-Po depuis 35 ans. Il est engagé politiquement et conseille Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle 2017.

 

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Notre économie est barbare. Notre système économique, c’est-à-dire le capitalisme actionnarial est criminel, tue les gens au travail et détruit la planète.

Pour lui, l’économie doit placer l’humain au centre des préoccupations.

 

A partir de 1975 (après les 30 glorieuses), nous avons connu un phénomène inédit dans l’histoire de l’humanité – une régression à la fois sociale, économique, environnementale et morale.

Il s’agit d’en comprendre la genèse, d’en faire l’analyse pour s’attaquer aux vraies causes. Toutes les sagesses humaines, qu’elles soient laïques, religieuses, philosophiques, fonctionnaient sur le principe de répression de la rivalité acquisitive.

Or, la dérégulation financière a libéré le Veau d’Or. La mise en compétition mondiale des territoires a donné les pleins pouvoirs aux détenteurs de l’argent. La libre circulation des capitaux permet à leurs gestionnaires d’exercer un chantage permanent à la délocalisation et au chômage. Un management criminel broie les créativités et tue le gens au sens propre du terme.

Toute la gauche a œuvré autant que la droite à la dérégulation financière et au libre-échange. Des  gouvernements ont cédé, d’autres ont baissé la garde et accepté, d’autres se sont mis en compétition débridée et ont raisonné comme si la politique se limitait désormais à ce que la guerre économique mondiale autorisait. Dès lors, on transforme le pays en champ de bataille et de régression sociale.

Il est absurde de présenter la compétition sans frein comme la voie qui va restaurer la solidarité sociale !

 

Cette « compétitivité » a entraîné l’alignement des États sur les normes sociales, fiscales, écologiques les plus basses. Seule la performance individuelle est encensée et l’on bascule dans le culte du premier, de l’excellent, du plus fort. Bref, se développe une mentalité de guerrier.

L’entreprise tourne avec les résilients, les travailleurs. On souffre à tous les étages, on tombe malade ou on se suicide.

Une société humaine ne peut rester humaniste si on ne lutte pas contre le pouvoir de l’argent.

 

Les solutions présentées par Jacques Généreux :

– abolition du pouvoir de l’argent

– fin de la libre circulation des capitaux pour arrêter la spéculation

– plus de contrôles de la part de l’État

– remise en chantier de tous les accords commerciaux

– relancer l’économie par le social, l’écologie, le collectif

Et que l’on nous ne dise pas que l’argent manque. Nous regorgeons d’argent : l’évasion fiscale, c’est près de 80 milliards d’euros. Les banques se goinfrent.

 

Pour financer ?

–  remettre à plat toutes les niches fiscales

–  lutter contre l’évasion fiscale et toutes les « optimisations » (légales mais totalement illégitimes !)

–  mettre en chantier une authentique réforme fiscale

 

Si les  déficits publics ont explosé, c’est  à cause de la récession et des plans de sauvetage des banques. Nos dirigeants ont instrumentalisé la peur d’une faillite financière de l’État pour justifier des politiques de rigueur stupides, puisqu’elles ont aggravé l’endettement des États les plus endettés !

Je suis très en colère car c’est « mon camp » qui a fait cela et c’est indigne. Je pense qu’il faut refonder les institutions afin de ne plus recruter seulement  les plus compétitifs pour l’accès au pouvoir.

La compétition pour les bulletins de vote fonctionne désormais comme un marché aux voix qui sélectionne les plus doués pour la lutte des places, les basses  tactiques d’appareil et le carriérisme et non pas les plus compétents et les plus motivés pour la quête du bien commun.

Le blog politique de Jacques Généreux

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